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les truculentes fatwa d'une anti-capitaliste primaire
4 février 2011

Au boulot !

Cher lecteur, cher lectrice, cher moi,

Je m'étais juré de ne pas faire de mal à qui que ce soit, et pourtant comme j'en avais envie. Mais faire le mal c'est mal... Comprenez que je n'en finissais pas. Et puis faire du mal à qui ? Mais à ce qui me nuisent, voyons ! Ce n'est pas que je ne fusse pas sadique... Pour Freud1 le sadisme se dirige vers l'objet aimé ; et je n'aime pas les gargarismes présidentiels, la dentelle brodé Dior de Christine Lagarde, les christine_lagarde_salaire_depense_coutmarmonnements libéraux du parti socialiste, les I-phones esclavagistes, Cauet, les radio-libres, les chansons d'amour, les spéculateurs déterminés, les assemblées de centenaires, les bruitages des émissions de Thierry Ardisson, les saloperies policières, la lobotomie façon Saint Germain des Prés, les beaux gosses qui s'arrêtent là, les belles mômes qui s'arrêtent là, la marque Le temps des Cerises, Dieudonné, la politique d'Israël, il se trouve que je n'aime même pas Barack Obama !

Et tout ça, puis d'autres choses encore, me nuit, vous comprenez ? Mais il paraît qu'ils ne savent pas ce qu'ils font, alors je ne leur en voulais pas. Cette retenue me rendait plutôt fière ; j'étais une jolie fille selon Rousseau2. Frivole et silencieuse. Un peu cultivée. Un peu coconne.

Mais aujourd'hui fut le jour de trop, se savoir dominée est un état trop grave pour qu'il puisse durer éternellement. J'ouvre ce blog. Je vais faire énormément de mal.

D'abord il faut se présenter : Je m'appelle Thérèse Davilat, j'ai 25 ans et je suis employée commerciale. La vie comme elle va m'a faite célibataire à durée indéterminée, si tout se règle par contrat. Je ne cherche pas de mec pour autant, je pourrais aussi lui faire mal.

Je ne dirai pas ce qui me pousse à écrire ou vous renverrai dans la stratosphère par l'absurde : les voitures parlent-elles d'essence ?

Je ne viens pas ici traficoter la théorie de l'harmonie universelle, comme le ferait un Fourier blogueur, juste tenter de déballer la puissance de feu de toute la nomenclatura française, du pronom au substantif,  contre tout ce qui nuit à ma personne ; c'est à dire : au peuple.

Car j'en suis, bougres d'élites !

Et je fais comme l'a conseillé la grand-mère de Jacques Rabemananjara à cet immense poète ; pour mieux vous foutre mon escarpin au cul, je vais penser comme vous !

Et oui, bougre de peuple !

Je suis - comme on dit si bien : croisée porte et fenêtre. Mes mains rougissent au feu, mon âme se glace aux cimes.

Et alors ! On s'en fout, qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui pour que tu ouvres ce blog ?

france_carrefourEt bien mon lieu de travail - je ne dirais pas mon entreprise puisque c'est une Grande Entreprise donc on ne sait pas trop où elle est - , mon lieu de travail a changé de direction. Ça ne vous en bouche pas un coin, hein ? Et ben nous non plus ! Carrefour est de ces boîtes où le directeur est un type insaisissable qui se téléporte de son bureau à l'extérieur du magasin, et vice versa. On nous le présente, un jour, il s'enchante de nous voir soumis, nous salue et se téléporte vers de nouvelles aventures pleines de mutations et d'avantages.

Donc nous changeons de ça. On me l'a présenté, je ne me souviens pas de son allure, ça me serait inutile pour plus tard. Il avait un accent du sud, c'est censé être mon patron et on ne m'a pas dit pourquoi. Puis il y a eu cet ultime moment de suspension ; on attendait de moi je ne sais quel « bienvenue ! ». Je ne n'ai rien dit ; voici ce que j'aurais voulu dire :

« Alors là t'es mal tombé ! Tu as devant toi tout ce que tu détestes : une gauchiste acharnée, une racaille marxisante, une obsédée par la répartition travail-capital, une mauvaise tête mélenchonienne, ma sonnerie c'est l'International, vieux con ! Qu'est-ce que tu veux ? Des courbettes, un coup de genoux ? Dis voir ! Non vraiment tu es mal tombé ! Car tu n'y es pour rien si nos heures supplémentaires ne sont jamais payées, mais tu vas prendre ! Pourquoi tu vas prendre ? Parce que tu adhères, pire : tu sers. Tu sers d'étranges mécaniques consistant à demander plus de productivité contre rien. Pour la panse de cette mécanique, car même toi tu peux te faire lourder ; en un sens t'es primus inter pares3 face aux grands coups de folie financiers et t'es primus inter parens4 tant que t'es dans ton bureau, un peu peinard.

Nous, peinard, nous peinons !

Les sommes de travail augmentent et l'entrain diminue proportionnellement.

Et ce qui fait que vous méritez encore plus de prendre c'est que personne ne dit rien ! Qu'avez-vous fait de cette membre de la CGT ? On ne sait pas, elle est ailleurs. Pschitt, escamotée ! On nous dira que c'était son bon-vouloir.

Monsieur vous avez devant vous un volcan, pensons à Nietzsche, qui en plus est en éruption ! Téléportez vous vite avant que mon marteau ne vous déconstruise le statut ! »

 

nietzsche

Mais Nietzsche c'est aussi le silence. Je n'ai rien dit de tout ça.

Alors je vais commencer à tout dire ; tout ce qui me passe par la tête ! Ce qui diffère c'est ma tête, pas ce qui y passe ; je vais essayer d'être différente.

A vous de me dire si je le suis assez...

A bientôt pour de nouvelles escarmouches !

 

Ps :


 

1Trois théories sur la sexualité ou Introduction à la psychanalyse, sur la perversité il se répète.

2...sa volonté cédoit à tout le monde, son jugement ne cédoit  que devant la raison.

Fragments divers.

3Premier entre les égaux

4Premier entre les sujets


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Commentaires
les truculentes fatwa d'une anti-capitaliste primaire
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les truculentes fatwa d'une anti-capitaliste primaire
  • Voici ! pour vous ! pour vous : vous les révoltées vives, vous qui ignorez l'injustice tant vous ignorez son pendant, vous qui savez, vous au maigre salaire ! Vous qui voulez en finir et ne renoncerez jamais ! Voici votre heure, et votre plume....
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